Cairn de Gavrinis

Île de Gavrinis Larmor-Baden Morbihan

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Cairn de Gavrinis

Lors de sa découverte en 1832 par Monsieur Cauzic, propriétaire de l'île, le cairn de Gavrinis avait une apparence différente. Le sommet avait été creusé, probablement pour récupérer des pierres. À une époque lointaine, un monastère de templiers connu sous le nom de "Moines Rouges" était établi sur l'île. Ces moines étaient redoutés pour leur férocité et leur réputation effrayante, ce qui dissuadait les gens de se rendre sur l'île. Un crucifix très ancien datant du XIe siècle a été découvert dans une autre partie de l'île, plus au nord. Il est possible que ces moines aient eu connaissance de l'existence du cairn, mais ils n'en ont jamais parlé.

Lorsque Monsieur Cauzic a découvert le cairn, il est entré seul par une fissure rocheuse au fond du trou creusé sur le sommet, et il s'est retrouvé dans la chambre de Gavrinis. Après en avoir parlé, la nouvelle est parvenue à la Société polymathique du Morbihan à Vannes, ce qui a attiré d'autres personnes sur l'île pour visiter la chambre. À l'époque, le couloir était dissimulé derrière un mur de pierres, et seules huit grosses pierres et un mur de pierres plus petites étaient visibles. Cependant, quelqu'un a eu l'idée qu'il pouvait y avoir quelque chose derrière ce mur, ce qui a conduit à son démontage et à la découverte du couloir, qui était rempli de pierres et de sable. Il a ensuite été dégagé, mais à son extrémité, il était obstrué par de la terre, qui a été creusée pour permettre une meilleure circulation de l'air. La chambre avait été murée, le couloir complètement obstrué et l'entrée principale dissimulée.

Malheureusement, la découverte a été faite assez rapidement, sans trop de précautions ni d'analyses approfondies des matériaux extraits du cairn, ce qui désole les archéologues d'aujourd'hui. Le propriétaire de l'île, le docteur de Closmadeuc, qui était passionné par le monument, l'avait achetée dans le but d'étudier le cairn. Des fouilles plus minutieuses ont été réalisées de 1979 à 1984, révélant le sol d'origine où des feux avaient été allumés entre -3500 et -3300. Il semble que c'est à cette époque que le monument a été intentionnellement fermé, caché, et bien dissimulé puisque le grand public ne l'a redécouvert que plus de 5000 ans plus tard.

Pendant les fouilles, une structure à étages a été découverte dans la maçonnerie. Ce cairn en pierres sèches construit en grès rappelle la pyramide de Saqqarah, qui est en fait un ziggourat (une pyramide à étages). Ce type de construction est très ancien. La période de -3500 à -3300 

correspond à une période de cessation des constructions mégalithiques dans toute la région. Les constructions mégalithiques ont repris plus tard, vers -2500, avec l'apparition des allées coudées.

L'intérieur de la chambre de Gavrinis est orné de nombreuses gravures représentant des demi-cercles emboîtés, évoquant des ondes se propageant. Ces gravures semblent organisées selon des lignes horizontales et verticales. On y trouve également des représentations de haches néolithiques (comme on peut le voir sur les photographies). Il est intéressant de noter que de nombreuses haches similaires ont été découvertes en Bretagne, fabriquées en fibrolite, andésite ou jadéite. Par exemple, lors de l'ouverture de la chambre du Tumulus Saint Michel en 1862, des haches ont été trouvées à l'intérieur. Des études ont révélé que les haches en jadéite provenaient des Alpes italiennes, où une carrière située à 2400 mètres d'altitude a été identifiée comme la source de ces haches. Des chercheurs ont consacré plus de 20 ans à la recherche de cette carrière, en partant des différents endroits d'Europe où l'on trouvait ces haches, et ont finalement réussi à la localiser, malgré les doutes des géologues quant à la présence de jade dans les Alpes. Cette carrière semble avoir fourni des haches en jadéite dans toute l'Europe à partir de -5200. D'autres haches du Tumulus Saint Michel ont été identifiées comme ayant été fabriquées dans le sud de l'Espagne, témoignant ainsi d'une culture répandue à travers toute l'Europe.

Les représentations des haches se retrouvent souvent par paires, alignées côte à côte, et il n'est pas rare de découvrir des paires de haches lors de fouilles archéologiques. Par exemple, un écossais en vacances à Quiberon, Adam Mac Hale, a découvert par hasard quatre magnifiques haches en jadéite, encore en place et alignées deux par deux, lorsqu'il cherchait des coquillages lors d'une marée basse. Lorsque les archéologues ont examiné le sol à marée basse, ils ont découvert une sorte de ciment naturel dans lequel ils ont trouvé l'empreinte d'un pied de sanglier. Cette substance a donc remarquablement bien résisté à plusieurs millénaires de marées.

Ces haches sont appelées "Men gurun" en breton, ce qui signifie "Pierres de foudre", et elles étaient supposées avoir un pouvoir protecteur contre la foudre. Elles sont représentées de manière remarquable à Gavrinis, souvent associées à des serpents. Des paires de haches, un serpent, un trait vertical, un autre serpent et un troisième serpent sont fréquemment représentés (comme on peut le voir sur la photographie à gauche). Les fouilles menées au pied du menhir du Manio 2, dans l'alignement de Kermario dans les années 1910, ont révélé cinq haches plantées dans le sol. En face de ces haches, grav

é dans la partie inférieure du menhir, il y avait cinq serpents et un soleil gravés. La ligne au-dessus de la gravure de Gavrinis peut être interprétée comme le niveau du sol, tandis que la gravure elle-même représente ce qui a été mis en place sous le sol, à Kermario ou ailleurs.

Ces découvertes et représentations suggèrent une connexion symbolique entre les haches, les serpents et les éléments naturels tels que la foudre et le soleil. Elles témoignent de la richesse culturelle et des croyances profondes de la société néolithique qui a érigé le cairn de Gavrinis.

Malheureusement, la découverte initiale du cairn en 1832 par Monsieur Cauzic, le propriétaire de l'île, n'a pas été effectuée avec toutes les précautions nécessaires. Le cairn avait été partiellement creusé et altéré, probablement dans le but de récupérer des pierres. Lorsque Monsieur Cauzic est entré dans le cairn par une ouverture creusée sur le sommet, il a accédé directement à la chambre de Gavrinis sans être conscient de l'existence du couloir qui avait été muré et dissimulé.

Ce n'est que plus tard, lorsque d'autres personnes ont visité l'île après que Monsieur Cauzic a partagé sa découverte, qu'il a été réalisé qu'il devait y avoir quelque chose derrière le mur qui obstruait le couloir. Le mur a été démonté et le couloir a été dégagé, révélant ainsi l'entrée principale de la chambre.

Les fouilles plus récentes, menées de 1979 à 1984, ont permis d'examiner plus attentivement le cairn et de redécouvrir le sol d'origine, où des traces de feux datant de -3500 à -3300 ont été identifiées. Ces fouilles ont également révélé la structure à étages du cairn, construit en pierres sèches de grès, rappelant la pyramide de Saqqarah en Égypte.

Le matin du solstice d'hiver, une lumière rouge profond vient éclairer le bas de la dernière pierre gravée avant la chambre, et elle se trouve à l'endroit où la gravure semble former une ligne d'horizon au-dessus de laquelle la lumière du soleil levant se déploie

 Les découvertes à Gavrinis continuent d'émerveiller et d'apporter de nouvelles connaissances sur la société néolithique et ses croyances.